l’effondrement du Rana Plaza

Le 24 avril 2013 est survenue une des pires catastrophes industrielles au monde. Le Rana Plaza, un édifice de huit étages qui hébergeait cinq usines de confection, s’est effondré au Bangladesh.1138 travailleuses sont tuées et quelque 2000 autres blessées. Ce drame demeure le symbole d’une industrie de la mode fondée sur le mépris des droits et des vies de celles et ceux qui confectionnent nos vêtements. Un an après cette onde de choc, qu’en est-il des ateliers de misère à travers le monde?

Une tragédie évitable

Un atelier de misère signifie un espace de travail qui ne respecte en rien les normes l’Organisation internationale du travail (OIT) ni la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les conditions de santé et sécurité y sont mauvaises, les heures supplémentaires excessives, les salaires misérables, l’organisation collective des travailleurs et travailleuses combattue, sans oublier que les abus et le harcèlement y sont fréquents. La plupart des victimes de cet atelier de misère du Bangladesh étaient des femmes, parfois très jeunes. Des fissures dans les murs de l’édifice étaient pourtant apparentes plusieurs jours avant l’effondrement. Les ouvrières et les ouvriers ne voulaient plus y entrer, mais les propriétaires ont appelé les policiers pour les obliger à le faire. L’immeuble abritait plusieurs ateliers de confection pour diverses marques internationales vendues au Québec.Depuis 2006, plusieurs centaines d’ouvrières et d’ouvriers du textile ont perdu la vie dans des incendies d’usines, notamment au Bangladesh.

Et les conditions de travail?

En mai 2013, plusieurs grandes marques de vêtements se sont engagées, dans le cadre de l’Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, à améliorer les conditions de travail des ouvriers et ouvrières de leurs fournisseurs. Au début d’avril 2014, les autorités du Bangladesh ont ordonné la fermeture totale de quatre usines et la fermeture partielle de deux autres après la découverte de faiblesses structurelles dans les bâtiments.Si des avancées sont notées sur le plan de la sécurité des bâtiments et de la protection contre les incendies, l’amélioration de l’ensemble des conditions de travail demeure un enjeu très préoccupant: respect du droit d’association, hausse du salaire minimum, horaire de travail, etc.

Poursuivre l’action citoyenne

Pour éradiquer les ateliers de misère, plusieurs pistes de solution sont possibles. Entre autres, le gouvernement canadien devrait soutenir l’Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments, obliger les entreprises canadiennes à le respecter et adopter une réglementation obligeant les marques et les revendeurs de vêtements à divulguer le nom et l’emplacement des usines où sont fabriqués leurs produits pour garantir la transparence et empêcher la dissimulation de mauvaises pratiques patronales aux yeux des consommateurs. La pression et la vigilance citoyennes peuvent également faire la différence. Des milliers de personnes à travers le monde ont signé une pétition pour interpeller les grandes marques. Cette mobilisation a certainement contribué à l’obtention de l’Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments.

 

Pour en savoir plus

Centre international de solidarité ouvrière

www.ciso.qc.ca

AchACT, action consommateurs travailleurs

www.achact.be

Association québécoise des organismes de solidarité internationale

www.aqoci.qc.ca

Nations Unies