carnet de voyage: le sénégal

PAR JEAN-NICOLAS LATOUR

Stagiaire du Comité de Solidarité/Trois-Rivières inscrit au Programme de stages internationaux pour les jeunes, financé par Affaires mondiales Canada, Jean-Nicolas Latour a passé six mois à Khalambasse, au Sénégal, dans le cadre d'un projet en développement associatif.

Carnet de voyage

Le soleil se couche sur la brousse. Le muézin appelle les fidèles à la prière du timis. Les chauves-souris géantes virevoltent entre les branches du baobab de la place publique. Je prends conscience que je suis au crépuscule de mon séjour au Sénégal. Dans quelques jours, je quitterai le village afin de rentrer au Québec. Je tente de faire le bilan de mes six derniers mois au pays de la Teranga. Les images défilent dans ma tête alors que je plonge dans ma mémoire pour en extraire les fragments les plus précieux.

Une immersion culturelle exceptionnelle

Je me souviens de mon arrivée au village. Le chef et ses notables étaient réunis sous un arbre à palabres et buvaient du thé. Ma future famille sénégalaise et quelques villageois curieux étaient également présents. La petite assemblée me regardait fixement. Un monde semblait nous séparer. Je ne pouvais imaginer à ce moment tous les liens que nous serions appelés à tisser au cours de mon séjour. Ces inconnus qui me dévisageaient font désormais partie de ma famille. Le stage aura été une myriade de rencontres avec des personnes fascinantes.

Les percussions des tam-tams et des griots vibrent toujours à mes oreilles. Je vois à nouveau les jeunes danser au son des guitares sérères. Les séances de lutte traditionnelle, amalgamant le mystique au physique, animent encore mes pensées. Je me rappelle les apprentissages difficiles de la langue sérère et les repas autour du bol commun à manger le thiep bou dienne. Le séjour aura été une immersion culturelle exceptionnelle.

Les discussions animées entourant la réalisation des projets avec la communauté me reviennent en tête. Je repense au chemin parcouru, aux défis relevés, et au travail qu'il reste à accomplir. Les projets auront nécessité de nombreuses adaptations et mis mes capacités à rude épreuve. Je ne peux prendre la mesure des apprentissages réalisés au cours de mon séjour. Le stage aura été une expérience professionnelle hors du commun.

Je quitte le passé et porte mon regard vers le futur. Le stage aura modifié ma vision du monde en améliorant ma connaissance et ma compréhension des enjeux internationaux propres au Sénégal et au contexte ouest-africain. Les images de la société africaine que je porte dans ma mémoire sont en rupture avec le portrait qui nous est généralement présenté de cette région du globe. Mon expérience influencera décidément mes actions et mes décisions futures quant à mes engagements sociaux et professionnels. Je souhaite plus que jamais être utile et impliqué dans mon environnement social.

Je prends une pause, la nuit est tombée. La lune paraît derrière les épais nuages de la saison des pluies. Il est temps de rentrer à la maison.