Stage autochtone en Bolivie

Stages internationaux pour jeunes autochtones

Angela Watts a réalisé un stage de solidarité internationale en Bolivie, dans le cadre du programme de Stages internationaux pour jeunes autochtones, d'Affaires mondiales Canada. Étudiante au Collège Dawson et originaire d'Eastmain, cette jeune femme de la Nation Crie a séjourné durant 4 mois en Bolivie auprès du Centro de Promoción de Salud Integral (CEPROSI).

Carnet de voyage

16 juin 2016. Je regarde par le hublot de l’avion les gratte-ciels de Montréal qui disparaissent lentement sous les nuages. Je ressens un mélange de panique et d’excitation en réalisant que je ne reverrais pas la métropole pendant 4 mois. Je n’ai aucune idée à quoi m'attendre à part que j’atterrirais à l’aéroport international d'El Alto en Bolivie 23 heures plus tard.

En descendant de l’avion, je ressens immédiatement les effets de l’altitude (plus de 4000 mètres au-dessus de l’océan) et le faible taux d’oxygène. Mon cœur bat la chamade et ma tête tourne pendant que le taxi nous conduit sur des routes étroites et sinueuses vers le centre-ville de La Paz. Je me souviens encore mes toutes premières images de la ville : l’omniprésence des cholitas (femmes boliviennes en habit traditionnel) et leurs tresses allant jusqu’au bas de leur chandail coloré, de jeunes amoureux se promenant main dans la main, des montagnes de fruits frais et parfumés, des stands de viande à aire ouverte…

L'acclimatation bolivienne

Depuis mon arrivée, je me suis habituée à l’altitude et aux différentes odeurs de ma nouvelle ville. Une routine s’est installée, allant de visites à mes cafés favoris, à mes après-midi à explorer les alentours avec mes nouveaux amis. Pendant la semaine, je travaille sur le projet avec l’organisme pour laquelle j’effectue mon stage : le CEPROSI. Mon mandat consiste à faire de l’éducation du public au sujet de la pollution et des solutions possibles, comme le compost et le recyclage. Chaque après-midi, nous visitons des centres de femmes pour animer des ateliers sur la gestion des déchets et la récupération, comment faire du compost à la maison et pourquoi il est si important de faire du recyclage une habitude de vie. Chaque fois, nous sommes accueillies chaleureusement par les groupes de femmes, qui pour la plupart sont soucieuses des problèmes environnementaux et de leurs impacts sur les générations futures. Cela me rend fière d’apprendre par la suite que des femmes ont débuté leur propre compost à la maison avec l’aide de leurs enfants.

J’ai eu la chance d’être invitée à quelques événements organisés par l’ambassade du Canada et la COCAB (Coordination des organisations de la société civile canadienne en Bolivie) à La Paz. J’ai pu rencontrer et discuter avec d’autres volontaires et travailleurs canadiens, me faisant un portrait d’ensemble sur la présence des Canadiens en Bolivie. J’en ai appris beaucoup sur les différents projets en cours à La Paz et ses environs, par exemple pour l’accès à une saine alimentation, me motivant à redoubler d’efforts sur mon projet. Je pense que nous sommes plusieurs à avoir le même but et, ensemble, nous pouvons réellement faire une différence.

L’apprentissage de l’espagnol fait beaucoup de vagues. Certains jours, j’ai du mal à enchaîner trois mots pour faire une phrase semi-compréhensible et, le lendemain, j’apprends un tas de nouveaux mots et je fais la conversation sans trop de peine. Dans l’ensemble, mon espagnol s’est remarquablement amélioré depuis mon arrivée, même s’il ne sera jamais assez bon à mes yeux! Je dirais que l’expérience du voyage est assez similaire à l’apprentissage d’une nouvelle langue : il y a des hauts et des bas et ce n’est pas tous les jours qui sont empreints d’aventures extraordinaires. Parfois, je passe une fin de semaine entière dans ma chambre à écouter de la musique ou regarder la télévision simplement parce que j’ai envie d’un peu de solitude. D’autres jours, je découvre de nouvelles parties de la ville, je travaille fort sur différents projets ou je planifie une escapade dans une autre ville.

Pour conclure, je dirais que ce qui est étonnant à propos de voyager et de vivre ailleurs est la découverte. On réalise alors qu’on est capable de tant de choses. Je n’apprends pas seulement de nouvelles choses chaque jour, mais je me construis également un nouveau chez-moi ici, en Bolivie. Arriver au terme de mon séjour et rentrer à Montréal sera pour moi un sentiment doux-amer : autant il me fera du bien de retrouver mon monde après 4 mois à l’étranger, autant La Paz va atrocement me manquer. Chose certaine, c’est que je rentrerai au Canada déjà prête pour une autre grande aventure !



ci-dessous, la version originale anglaise du carnet de voyage d'Angela Watts

Travelogue

June 16, 2016. I peered out the window of the plane as Montreal’s buildings slowly disappeared beneath me. My chest swelled with a mix of panic and excitement as I realized I wouldn’t be seeing Montreal for another four months. I had no idea what to expect once I landed in the Aeropuerto International de El Alto, 23 hours later, nor over the next four months in La Paz.

Stepping off the plane, I immediately felt the effects of the high altitude (over 4000m above sea level!) and the low levels of oxygen – my heart was racing and my head, dizzy, as the taxi took us down the narrow, twisting roads toward downtown La Paz. I still remember my first sights of the city: streets crowded with cholitas, braids trailing down the backs of their colourful sweaters; young lovers holding hands; mountains of fresh, fragrant fruit; stalls showcasing bloody slabs of meat.

Since my arrival, I have gotten used to the altitude and the various sights and smells of my new city. I have settled into a routine filled with visits to my favourite cafes and evenings spent exploring the city with friends. During the week, I work on my project with the organization I’m doing an internship for, CEPROSI. My tasks involve educating the public about environmental issues, such as pollution and contamination caused by excessive waste production, and their solutions, such as compost and recycling. Every afternoon, we visit a women’s centre to give workshops explaining how to separate and reuse our waste, how to make compost at home and why it is so important to recycle. We are very well-received by the women, most of whom are aware of environmental issues and their impact on future generations. It is truly rewarding to hear the stories of the women starting their own compost at home with the help of their children when we return to the centres for our bimonthly visits.

We were lucky enough to be invited to a couple events organized by COCAB (Coordinadora de Organizaciones de la Sociedad Civil Canadienses en Bolivia) and the Canadian embassy in La Paz. We got to meet and chat with other volunteers and Canadian workers in Bolivia, which truly opened my eyes to what we really are a part of, the bigger picture so to say. Hearing about the various projects in and around La Paz dealing with issues such as access to healthy food motivated me to devote myself further to my project. To put it simply, we are not alone. Many other people are working toward the same goals, and together we can truly make a difference.

Learning Spanish comes in waves. Some days, I feel like I have trouble stringing together three words to make a semi-comprehensible sentence. By the next day, I have learned a bunch of new words. All in all, however, my Spanish has improved remarkably since my arrival, oftentimes too subtly for me to notice at first. The experience of travelling is quite similar to learning a new language; it’s all about its ups and downs, as not every day is filled with inspiring adventures. I sometimes spend weekends in my room, listening to music or watching TV, because I need time alone. But other days are spent discovering a new part of the city, working hard all day to finish an exciting project, or planning a weekend trip to another town!

The amazing thing about travelling and living abroad is discovery. You realize that you are capable of so many things. I not only learn new things every day, I have also managed to create a home for myself here. Leaving Bolivia will be bittersweet; as great as it will be to be home in Montreal after four months abroad, I will definitely miss La Paz. But one thing I know for sure is that I will be heading back to Canada ready for my next big adventure.