TRUMP : D'AUTRES LONGS JOURS À VENIR...

par jules bergeron. collaboration spéciale.


L’élection de Donald Trump a apporté son lot de protestation et de consternation. Nos voisins du Sud se retrouvent ainsi avec un chef d’État aussi imprévisible que contradictoire, qui plus est, à la tête de la principale puissance économique et politique mondiale. Les décisions de l'homme le plus puissant de la planète sont regardées et peuvent influencer l’ensemble de la planète. Il est donc intéressant de se demander : quels intérêts seront les mieux servis sur la scène internationale?

"En ces temps dangereux, ce budget de sécurité nationale est un message au monde, un message sur la force et la détermination de l'Amérique" arguait Donald Trump lors de la présentation de son budget. Le message est passé : c’est la politique du gros bâton, des menaces, vraisemblablement de la course aux armements et du rôle de gendarme de la démocratie et des intérêts américains qui revient en force, avec une dureté accrue.

Le 13 avril dernier, l’armée américaine faisait ainsi usage de l’arme explosive la plus destructrice, hors armes nucléaires. Coûtant 16 millions de dollars, cette mère de toutes les bombes (MOAB, Massive Ordnance Air Blast) détruirait toute âme qui vive dans un rayon de 900 mètres. Prochaine cible: la Corée du Nord?

La défense bénéficie ainsi d’une augmentation de 4,5%, soit 25,7 milliards de dollars supplémentaires. Initialement, le budget de Trump en proposait le double : une augmentation de 9 % ou 52 milliards de dollars.

Parallèlement, la diplomatie mondiale s’alarme des coupes budgétaires décidées par le magnat de l’immobilier. Fait intéressant à relever, Israël est le seul pays épargné par ces coupes budgétaires de l’aide extérieure.

L’Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine voit également ses dépenses amputées de 31 %, pour une somme de 2,6 milliards. L’administration Trump avait annoncé la couleur et a toujours assumé son climato-scepticisme. Le président propose également l’abolition des financements aux programmes onusiens de lutte aux changements climatiques, tels que le Fonds vert de l’ONU pour le climat.

Ce n’est pas d’hier que les républicains contestent l’efficacité de l’Organisation des Nations Unies et de ses diverses agences. Donald Trump souhaite donc revoir « de près » le budget de l’organisation multilatérale : le pays ne devrait pas contribuer à « plus de 25% des coûts des opérations de maintien de la paix », contre quelque 29% actuellement.

Ce rapide tour d’horizon du premier budget proposé par Trump nous permet de mieux identifier ses priorités au milieu de la cacophonie qui règne actuellement aux États-Unis. Sur la scène internationale, « Make America First » se traduit par une attitude militariste, aux dépens de l’aide internationale.

Pour financer le virage entamé par ses relations internationales, l’État fédéral se voit retirer massivement une multitude de sphères d’intervention et de réglementation. Les budgets dédiés à l’habitation, à l’éducation ainsi qu’à la santé et aux services sociaux devront encaisser une chute de dépenses totales de l’ordre de 30 milliards. Mais au détriment de qui ?

Cependant, il est certain que les ambitions initiales de Trump sur ce budget seront révisées par le Congrès. À l’heure où ces lignes sont écrites, le texte budgétaire n’était pas encore adopté. Néanmoins, lorsque vous lirez ce texte, il y a fort à parier que le budget ait été officiellement adopté : les administrations centrales seront sinon temporairement fermées, faute de financements.