Le tour du monde en 80 recettes

par alice grinand. collaboration spéciale.


Vous allez visiter un nouveau pays cet été? Ne rater l’occasion que représente le partage d’un repas pour découvrir la culture du pays et de ces hôtes! Souvent parfumées d’histoire(s) et de culture, mais aussi d’enjeux environnementaux, les spécialités culinaires nous permettent de voyager autour du monde, parfois sans même sortir de sa cuisine.

Ne seriez-vous pas surpris qu’un touriste au Québec ne daigne même pas goûter à la poutine? Alors n’hésitez pas, et laissez-vous surprendre par les spécialités locales de vos vacances. Non seulement vous allez sûrement découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles recettes, mais c’est aussi une occasion de vivre un moment privilégié d’échange et de partage, et souvent riche d’enseignements sur la culture locale.

Peu importe où l’on est, peu importe on l’on va: la cuisine et les traditions culinaires sont imprégnées par la culture, au sens général et agricole du terme, du territoire qui l’accueille. Les régimes alimentaires sont aussi nombreux qu’il y a de climat et de contraintes environnementales : les Inuits se nourrissent par exemple principalement de protéines animales (viande et poisson), seule source alimentaire réellement présente dans les rigueurs climatiques du grand Nord, tandis que le régime méditerranéen est basé sur une grande variété de légumes.

Mais manger ne repose pas uniquement sur ce qu’il y a dans l’assiette, ce sont aussi des codes sociaux, qui varient d’un pays – voire d’une région – à l’autre. Il est par exemple courant de manger avec la main (droite) en Inde, mais attention, il y a des règles à respecter : uniquement la main droite, les bonnes manières veulent qu’on mange du bout des doigts. Tandis qu’au Japon, les baguettes sont de rigueur. Et saviez-vous qu’il est mal vu de manger en public au Rwanda?

Notre alimentation quotidienne est aujourd’hui grandement influencée par la mondialisation ; notamment au Canada, n’importe quel produit est relativement accessible. Les sushis que vous avez mangés la semaine dernière le prouvent bien. Faut-il parler d’uniformisation des goûts pour autant? Même les chaines de restaurations rapides, telles que McDonald’s, qui sont souvent critiquées pour l’uniformisation culturelle qu’elles incarnent, ont décliné leurs menus pour s’adapter aux papilles du pays hôte. Autre exemple représentatif : la pizza italienne a fait le tour du monde et s’est invitée dans de nombreux foyers aux quatre coins de la planète. Il existe pourtant (presque) autant de recettes de pizza que de personnes pour en manger. Pâte épaisse, pâte fine, avec ou sans olives, il n’y en a pour tous les goûts !

Et la cuisine québécoise dans tout ça? Ne reflète-t-elle pas le brassage multiculturel que connait la société québécoise? À la croisée des cuisines américaine, britannique, française et autochtone, elle rend tangible l’interculturalité qui se vit au Québec tous les jours. Ainsi, les origines du pâté chinois, qui, d’après certains, n’aurait de chinois que le nom, sont floues. Mais contiendrait-il du maïs sans l’influence des Amérindiens?

Une seule chose est certaine, les produits du terroir sont ancrés dans leurs territoires. Le manger local ne date pas d’hier!