Les migrations forcées

par alice grinand. collaboration spéciale.


Il y a deux ans, c’était les Syrien-ne-s. L’été dernier, ce sont les Haïtien-ne-s chassé-e-s des États-Unis qui sont arrivé-e-s à nos portes. Mais que savons-nous des migrant-e-s et des raisons qui les poussent à quitter leur maison, en laissant derrière eux foyer et souvenirs?

Qui sont les migrants dans le monde?

Il existe différents types de migrations. Tout d’abord, elle peut être temporaire, si la personne ne reste qu’un temps limité dans le pays d’accueil, ou permanente. Quelque 258 millions de personnes vivent en dehors de leur pays d’origine : ce sont les migrants internationaux. Ils représentent 3,4% de la population mondiale. Parmi eux, une personne sur dix est un-e réfugié-e. En 2016, presque 66 millions de personnes étaient forcées à l’exil : les réfugié-e-s en font partie, mais il ne faut pas oublier les quelque 40 millions de personnes déplacées au sein de leur propre pays. Chaque jour, 28 300 personnes sont forcées d’abandonner leur foyer.

Pourquoi certaines personnes sont obligées de quitter leur pays?

Certaines personnes choisissent de leur plein gré de changer de pays, pour un temps ou pour toujours. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas, et certaines personnes doivent quitter leur pays car leur vie en dépend : ce sont les réfugié-e-s.

Certaines personnes sont victimes de persécution, ce qui les pousse à quitter leur foyer, souvent pour des questions de vie ou de mort. C’est notamment le cas des personnes qui sont menacées pour des raisons politiques, ethniques ou religieuses. À plus grande échelle, certains événements ou facteurs poussent à un exode : c’est le cas des guerres notamment, mais aussi les pénuries alimentaires ou les aléas climatiques. Les changements climatiques risquent notamment de pousser 250 millions de personnes à l’exil d’ici 2050.

Pas notre problème?

Le Canada, au même titre que les autres pays industrialisés, a sa part de responsabilité dans le phénomène des migrations. Les principales causes qui poussent ces personnes sur la route sont souvent géopolitiques et les puissances occidentales y jouent souvent un rôle majeur : les interventions militaires qui embrasent des conflits, les émissions de gaz à effet de serre responsables des changements climatiques, ou encore le pillage des ressources, qui mettent à mal la souveraineté alimentaire et le développement de ces pays, ou encore l’extrême pauvreté, résultat de conflits entremêlés de crises politiques et sociales…

Un devoir de solidarité?

À titre de signataire, aux côtés de 144 pays, de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés des Nations unies, le Canada a des devoirs vis-à-vis des réfugié-e-s. Cette convention reconnaît des droits aux réfugié-e-s, dont celui, notamment, de ne pas être renvoyés de force dans des pays où leur vie est en danger. Ainsi, refuser une personne sur son territoire et la rapatrier dans son pays en guerre est une violation du droit international.

Au-delà de ces obligations, c’est également d’humain à humain que nous devons nous montrer ouverts à ces réfugié-e-s, qui ont souvent un parcours de vie semé d’embûches. C’est rarement de gaieté de cœur et de tout repos de quitter son pays contre vents et marées.


Légende photo : À titre de signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés des Nations unies, le Canada a des obligations vis-à-vis des réfugié-e-s, dont celle de ne pas les renvoyer de force dans des pays où leur vie est menacée.

Crédit : PHOTO PAR JAMIE MCCAFFREY, 2016, FLICKR, CC BY-NC 2.0