Lettre de notre partenaire Haïtien Kay FanM, à l'occasion de la journée du 25 novembre, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes.
Les femmes et filles violentées en raison de leur appartenance au sexe féminin sont des survivantes. L’agression subie aurait pu provoquer leur mort (féminicide), les conduire au suicide, les transformées en inadaptées. Avec un accompagnement adéquat, elles se reconstruisent, se débarrassent de la victimisation et deviennent des personnes qui ont survécu à la violence destructrice, qui lui ont fait échec.
Parmi les nombreuses difficultés, confrontées par les femmes et les filles violentées, figure en premier lieu le fait de n’être pas crues. Elles sont suspectées de mentir pour attirer l’attention, pour régler un problème. Elles sont aussi mises en cause dans l’agression. Les femmes et les filles ne sont pas actrices dans leur agression. Elles ne se font pas battre ou violée, elles sont battues, elles sont violées. Les violences sont subies et elles sont le fait de l’agresseur.
Les logiques de domination, qui tendent à déposséder les femmes d’elles-mêmes, se réactivent particulièrement en période de crise. Dans le contexte sociopolitique actuel, où les gangs armés font la loi, les femmes sont plus vulnérables par rapport à la violence.
Les attitudes aidantes de l’entourage sont bénéfiques pour les femmes et les filles violentées. Ces attitudes contribuent à faire la différence dans la vie des concernées : se laisser anéantir ou refuser l’emprise d’un acte de domination. L’écoute empathique d’une survivante est un soutien essentiel pour l’aider à dénoncer l’agression et rechercher de l’aide afin de reprendre le contrôle de sa vie.
Liberté, égalité, solidarité !
Port-au-Prince, 25 novembre 2021
Kay Fanm