Un monde qui ne tourne plus rond

Par jean-Marc Lord, la gazette de la mauricie, novembre 2015

Quelques gros problèmes à régler

Plusieurs considèrent que certains enjeux soulevés dans la récente campagne électorale ne constituaient qu’un moyen commode pour détourner l’attention des électeurs de problèmes plus importants. Voici certains de ces « macro-enjeux » qui auraient avantage à bénéficier d’un surcroît d’attention.

La terre se réchauffe

La très grande majorité des scientifiques estime que si rien n’est fait d’ici 10 ans pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effets de serre (GES), le réchauffement de la Terre sera irréversible et entraînera de graves conséquences pour l’humanité. Sécheresses, élévation du niveau des mers, inondations, famines, guerres pour le contrôle de l’eau et des ressources, etc. Sans surprises, c’est notre système économique, la surconsommation, et l’utilisation des énergies fossiles qui sont les principaux responsables.

Le bien commun commande qu’on désinvestisse dans le pétrole et qu’on investisse plutôt massivement dans le développement d’énergies renouvelables, qui sont par ailleurs beaucoup plus créatrice d’emplois. Il importe également de mettre en place rapidement des mesures d’atténuation des impacts du changement climatique sur les populations les plus vulnérables.

Mieux partager les richesses

En 2015, les ultras fortunés (1 % de la population) détiennent environ la moitié des richesses du monde. Quand le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale viennent à affirmer eux aussi que le niveau des inégalités atteint un seuil si critique qu’il en est dangereux et devient nuisible pour l’économie, c’est parce qu’il est temps d’agir… Depuis 30 ans, les revenus des 1 % de plus riches montent en flèche et ceux des 99 % autres stagnent ou décroissent. Pendant que certaines personnes qui ne travaillent pas ont les moyens de posséder 3 maisons, 6 voitures de luxe, et des montres à 40 000 $ tout en ne payant aucun impôt grâce aux paradis fiscaux, d’autres, « moins chanceux » doivent occuper deux ou trois emplois au salaire minimum tout en… restant pauvres.

Les inégalités engendrent pourtant des coûts importants et sont contre-productives : diminution de la croissance économique, recrudescence de la délinquance, augmentation des coûts de santé, instabilité sociale et économique. Les solutions existent pourtant et plusieurs d’entre elles ont même été appliquées avec succès dans le passé. Elles vont toutes dans le sens d’un partage plus équitable de la richesse.

La guerre, un désastre!

En 2014, 1800 milliards $ ont été engloutis en dépenses militaires dans le monde. En baissant d’un seul milliard ses dépenses militaires (19,3 milliards $), le canada pourrait financer ici 125 000 places en garderie, ou contribuer à la construction d’environ 50 hôpitaux en Afrique.

Un milliard $ d’investissement public dans l’industrie militaire crée environ 9600 emplois alors que le même milliard investi dans les transports publics en créera environ le double. De tout temps, les interventions militaires ont été utilisées pour exploiter les ressources et les richesses des autres, et pour imposer des solutions. La guerre a prouvé très souvent son inefficacité à régler les conflits. Une étude de l’université de New York a ainsi démontré que 97 % des interventions militaires étatsuniennes entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale et 2008, ont échouées.

Selon l’ONU, un cinquième seulement des dépenses militaires mondiales pourrait combler les besoins sociaux de base sur toute la planète. Il ne manque que la volonté politique… et la pression populaire.