Le Canada doit assumer ses responsabilités envers les personnes migrantes et demandeuses d’asile
À l’instar de plusieurs organisations non gouvernementales à travers le pays, le Comité de Solidarité/Trois-Rivières se dit inquiet des conséquences dramatiques de l’élargissement de l’Entente sur les tiers pays sûrs sur les conditions de vie et la sécurité des migrant.e.s.et rappelle au Gouvernement du Canada qu’il doit assumer ses responsabilités envers les personnes migrantes et les demandeur.euses d’asile.
En permettant de refouler les demandeurs et demandeuses d’asile à la frontière, l’accord révisé forcera le retour aux États-Unis de personnes qui pourraient être détenues arbitrairement ou être renvoyées dans leurs pays d’origine où elles risquent la persécution, voire même la mort.
MM. Trudeau et Biden se félicitent d’avoir réglé un épineux dossier politique, mais, comme en témoignent les nombreux reportages sur le sujet, l’élargissement de l’Entente sur les tiers pays sûrs est source de drames humains et est susceptible d’accroître la dangerosité de la migration vers le Canada.


« Les personnes déplacées de force pour des raisons humanitaires continueront de chercher l’asile au Canada en quête d’une vie meilleure. Si elles ne peuvent le faire par des ports d’entrée officiels, elles tenteront tout de même de traverser par des chemins clandestins au péril de leur vie », souligne Sarah Bourdages, présidente du CS3R.
Le CS3R s’inquiète aussi de la nouvelle période de 13 jours pendant laquelle tout demandeur ou demandeuse d’asile ayant traversé clandestinement la frontière canado-américaine peut se faire refouler aux États-Unis. Cette modification risque de créer une classe temporaire de migrant.e.s sans statut et vulnérables aux abus des passeurs.
Le CS3R considère que le Canada, qui ne reçoit qu’une infime partie du flot migratoire mondial de demandeurs et demandeuses d’asile, doit accepter d’assumer sa part de responsabilité dans les crises humanitaires qui sévissent à travers le monde, à tout le moins celle d’accepter d’étudier toutes les demandes qui sont faites à ses frontières.
« Le flot incessant de migrant.e.s à la frontière n’est pas le fruit du hasard. Les gens qui tentent d’entrer au pays fuient la précarité, les violences et les catastrophes climatiques qui découlent souvent de l’action ou de l’inaction des pays occidentaux dont le Canada. En refusant de reconnaître cette responsabilité, on abandonne des milliers de personnes à un sort des plus précaires », conclut Valérie Delage, directrice générale du CS3R.