Salle comble pour comprendre la guerre en Syrie

Ibrahim Renno nous a fait l'honneur d'une conférence très instructive sur le conflit en Syrie, le mardi 16 mai à la Société Saint-Jean-Baptiste.

Devant une salle pleine, il nous a ainsi expliqué que:

  • Le conflit en Syrie est né principalement de frustrations de la population face à la dictature de Bachar el Assad (et de son père avant lui).
  • Plus précisément, l’étincelle a été l'affaire Deraa : suite aux révolutions égyptienne et tunisienne de 2011, plusieurs adolescents écrivent sur les murs de la ville "C'est ton tour Docteur", en référence à Bachar Al-Assad, ophtalmologiste. Les adolescents seront torturés et rendus morts à leurs familles, ce qui déclenchera les manifestations qui ont conduit à la guerre civile qui sévit actuellement.
  • Dans ce conflit résident aussi des intérêts économiques de plusieurs gros joueurs mondiaux. Les États-Unis, la Russie, la France et le Canada s’enrichissent grandement par la vente d’armes aux différents acteurs de la guerre. La Russie tient par exemple à sa base militaire en Syrie, tandis que le Qatar soutient son projet de pipeline qui traverserait l'Arabie saoudite et la Jordanie, et l'Iran un gazoduc qui passe par l'Irak, projet qui a retenu la faveur du régime syrien. Les Kurdes quant à eux se battent pour leur autonomisation voire leur indépendance - avec un territoire à cheval entre la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie.
  • Les civil.e.s sont (comme toujours) les principales victimes de ce conflit armé. et se retrouvent coincés entre les Kurdes, les sunnites, les chiites (les deux branches principales de l'islam) , l’armée de Bachar, l’armée de la Russie ou les bombardements américains…. C'est pour fuir cette guerre qui n'est pas la leur que des vagues de réfugiés ont afflué partout dans le monde, notamment en France qui a pourtant été très frileuse à en accueillir, et ce malgré son rôle majeur dans l’alimentation des conflits armés.
  • Selon M. Renno, il faudrait que tous les acteurs qui fournissent des armes en Syrie s’entendent pour stopper l’approvisionnement. De cette façon le conflit se résoudrait « de lui-même» au sens où la population syrienne aurait plus de place pour prendre parole et mettre fin aux conflits. D’ici là, il faut continuer de faire pression sur les gouvernements pour cesser la vente d’armes.